La Déesse du mal, by Bézawit Tesfayé

Je suis sur ta pelouse comme une fleur qui éclore,
Tu peux m’emplir de frimas ou m’immerger d’aurore.

Tu es une blanche écume, terrienne et spirituelle,
Tu connais les hommes et les dieux immortels.

Déesse phénicienne,
Quand tu rajeunis mon âme de tes plaisirs charnels;

Je suis homme et dieu, béni et bénissant, fort et fier,
De tes yeux de velours, je rallume les étoiles qui errent,
Je renais dans les océans aux milles feux et flambeaux,
Où le trille des baleines cadence les chants des passereaux,
Et les étoiles fanées cherchent sur la rive un lit dans les roseaux.

Femme perfide:
Le jour où tu me laisses seul;

Décembre m’enveloppe d’un funèbre linceul,
Je m’en vais courbé, penché comme un aïeul,
Et je sens en moi mon orgueil se ternir,
Et comme une source impossible à tarir,
Mes larmes ruissèlent le long de mes joues.

Mon cœur poudreux et mon âme froissée,
Je suis las de te supplier, et toi de m’aduler.

—August 2010